Le Street-Art à Leipzig


Si on me demandait, quelle est la chose la plus surprenante à Leipzig ? Sans aucun doute, je répondrai le Street-Art. En effet, presque aucun bâtiment de la ville n’est épargné par des inscriptions. Les murs leipzigois parlent, soit pour protester envers la politique établie, soit pour rappeler les événements passés ou juste pour la beauté des mots. A travers cet article, je vous emmène dans trois coins de la ville (le Centre-ville, Connewitz et Plagwitz) afin de vous parler du Street-Art.

Première étape, le Centre ville ; le Street Art y est bien plus réprimé et légiféré que dans les faubourgs de la ville. Cependant, la municipalité de Leipzig a donné l’autorisation à quelques artistes de rues d’exprimer leur art mural au cœur de la ville. Une fresque immanquable nommé Mural of Peaceful Revolution, situé en face de la gare, rend mémoire aux premières protestations contre le régime de la RDA en prônant des valeurs libertaires, démocratiques et fraternelles. En effet, l’étincelle qui a provoqué la chute du mur de Berlin s’est produite à Leipzig en Automne 1989. Outre les graffitis, l’été fait également apparaître les artistes de rues. Jongleurs, chanteurs, violonistes, guitaristes, et autres se relaient tour à tour pour divertir les spectateurs, se faire connaître ou même gagner un brin d’argent en toute légalité. En effet, la ville autorise les artistes de rues pour une durée de 30 minutes sans entrave à la voie publique.

Deuxième arrêt à Connewitz au sud de la ville, un quartier étudiant de Leipzig où se trouve l’HTWK (école partenaire avec l’IUT Charlemagne) ; l’atmosphère y est bien plus particulière. En effet, aucun mur de ce faubourg n’est épargné par les graffitis, allant des simples déclarations d’amour, aux abréviations inconnues en passant par des messages politisés. « Antifa Angreifen », « Gegen Antisemitsmus » sont autant d’inscriptions qui montrent la couleur politique populiste du quartier. Lorsqu’on sait que les dernières élections du Bundestag en Saxe ont été orienté vers le partie extrême-droite, le quartier résonne comme le premier bastion d’opposition à la tendance majoritaire du Land.

Plus à l’Ouest maintenant, en prenant le tramway numéro 14, on arrive à Plagwitz, un quartier branché de Leipzig. Ce faubourg, reconnaissable par ses briques rouges vifs dû à son passé industriel, était l’un des plus important quartier industrielle durant le XIXème siècle. La plupart des bâtiments y ont été réhabilité à de nouveau usage, comme des musées ou des centres d’expositions. D’autres bâtiments ont été laissé à l’abandon et servent de support à des graffitis très détaillés bien plus qu’ailleurs dans la ville. En effet, le quartier est le lieu principal de rassemblement de tout artiste de passage à Leipzig. Les graffitis y ont essentiellement une portée purement esthétique.

Voilà ce tour de ville est fini. Si vous voulez tentez l’aventure Erasmus à Leipzig, sachez-le, l’hiver leipzigois est rude. Les températures hivernales figent la ville dans le temps, laissant les rues désertes quelques mois. Seul les marques laissées par le Street-art laissent transparaître l’âme éveillée de la ville. Avec un peu de patience, lorsque les journées ensoleillées succèdent aux longues périodes glaciales, la belle et timide Leipzig vous montrera son vrai visage, bien plus trépidant et vivant.

Fabian Burgey